La gare de Liège-Guillemins (dite aussi la gare des Guillemins) est la principale des sept gares ferroviaires de la ville de Liège en Belgique. Elle est située au pied de la colline de Cointe.
Pour les articles homonymes, voir Liège (homonymie) et Guillemins.
Liège-Guillemins | |
![]() Vue de la gare, en 2010. | |
Localisation | |
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Pays | Belgique |
Commune | Liège |
Quartier administratif | Guillemins |
Adresse | Place des Guillemins |
Coordonnées géographiques | 50° 37′ 28″ nord, 5° 34′ 00″ est |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | SNCB |
Exploitant | SNCB |
Code UIC | 88410043 |
Services | Thalys ICE NJ InterCity (IC) ![]() L |
Caractéristiques | |
Ligne(s) | 34, 36, 37, 40, 43, 125 |
Voies | 9 |
Quais | 5 |
Altitude | 70 m |
Historique | |
Mise en service | |
Architecte | Santiago Calatrava (structure de 2009) |
Correspondances | |
Bus TEC | voir Intermodalité |
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La gare de Liège-Guillemins est un carrefour important du réseau ferroviaire belge. En 2006, il s'agissait de la troisième gare de la Région wallonne en nombre de voyageurs, qui accueillait environ 16 000 voyageurs chaque jour[1],[2].
C'est un carrefour multimodal majeur de la ville qui met en relation trains à grande vitesse, trains IC, bus, liaison avec l'autoroute, taxis, navettes vers l'aéroport et, à partir de 2022, une ligne de tramway[3].
Une nouvelle gare, œuvre de l'architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, a été inaugurée le après une dizaine d'années de travaux[4]. Son esthétique est généralement considérée comme une réussite, la gare attire à Liège de nombreux touristes et est aujourd'hui un emblème de la ville et le monument liégeois le plus photographié. Elle est considérée comme l'une des plus belles gares du monde[5], d'après CNN.
La gare de Liège-Guillemins tient son nom du couvent dit des Guillemites de l'Ordre de Saint-Guillaume, fondé au XIIIe siècle. L'établissement religieux fut confisqué et revendu par l'administration française à la Révolution[6].
Le choix de faire de la ville de Liège le point de passage d'un chemin de fer remonte aux premières esquisses du chemin de fer d'Anvers au Rhin, élaboré juste après la révolution belge. L'arrêté royal du , le mentionne et la loi du prévoit la création de quatre lignes, dont la « ligne de l'Est », de Malines à Liège et la frontière prussienne[7].
En 1838 trois ans à peine après la première ligne ferroviaire de service public d'Europe continentale (Bruxelles - Malines), la construction du réseau des Chemins de fer de l'État belge progresse en vue de former un réseau cohérent qui comprend trois lignes internationales (Bruxelles - Valenciennes, Gand - Lille et Malines - Aix-la-Chapelle), lesquelles seront d'ailleurs les premières au monde à être réalisées[7].
Avec l'arrivée du chemin de fer, Liège a besoin d'une station intérieure. En 1842, une construction en bois[8] s'élève sur le site de l'ancien couvent des Guillemites.
Le caractère provisoire de la première gare, construite en bois, est lié à l'espoir des autorités liégeoises qui espéraient obtenir une gare près de la place Saint-Lambert. Pour les dirigeants de l'époque, le palais des Princes-Évêques devait être la station la plus importante de Liège. Mais, vu les difficultés techniques, la SNCB privilégia toujours le site des Guillemins. Durant quelques années, elle fut d'ailleurs baptisée « Liège-Extérieur » par les Liégeois[9].
En 1843, la liaison ferroviaire transfrontalière vers la Prusse voit le jour, avec la fin des travaux de la ligne reliant Liège à Aix-la-Chapelle, elle-même prolongée par une ligne partant de Cologne[7].
Le , la Société des chemins de fer de Namur à Liège[10] met en service la section entre le Val-Benoît et la gare de Liège-Guillemins. Toutefois, c'est à la gare de Liège-Longdoz, sur la rive opposée, que s'implantera le terminus liégeois de cette ligne vers Namur, rapidement reprise à bail par le Nord - Belge (filiale des Chemins de fer du Nord français). La gare des Guillemins (ou celle d'Angleur) servira pour les échanges entre les deux compagnies[11], jusqu'à la nationalisation du Nord-Belge en 1940. La ligne Namur – Liège, combinée aux lignes Charleroi – Namur et Erquelinnes-Charleroi, constituera un axe international parcouru par des trains reliant Liège à Paris et Cologne, Berlin, Vienne, Moscou, Copenhague, etc.
En 1865, une ligne de Hasselt à Liège (via Liers et Tongres) est mise en service par la Compagnie du chemin de fer Liégeois-Limbourgeois. Son terminus Liégeois est cependant la gare de Liège-Vivegnis, en lisière nord de la ville. Il faudra attendre 1877 pour que cette compagnie ne crée une section traversant la ville (avec la gare du Palais) pour aboutir aux Guillemins[12]. Le , la Grande compagnie du Luxembourg met en service la ligne de l'Ourthe d'Angleur à Marloie, donnant accès au Grand-Duché de Luxembourg ; ses trains de voyageurs allaient jusqu'à la gare de Liège-Guillemins[13]. Parmi les lignes désormais connectées à la gare des Guillemins, il faut également noter celle de Liège à Maastricht, due à la compagnie du même nom ; inaugurée en 1861[14].
L’État, choisissant d'aller à l'encontre des autorités de la ville qui réclamaient le déplacement de la gare vers le centre-ville, fait construire une nouvelle station en 1863 afin de remplacer celle d’origine, en bois[8].
Le bâtiment est remplacé en 1958, à la suite de l'électrification des lignes[8], par le complexe dit « moderne ». Les trois architectes, Charles Carlier, Hyacynthe Lhoest et Jules Mozin, du groupe EGAU, inspirés par la gare de Rome-Termini, proposent un style qui correspond aux goûts de l'époque.
Le bâtiment central de la gare mesure 110 m de long, sur 11 m de large et 17 m de hauteur. Sa façade est presque complètement vitrée, de type « mur-rideau », avec l’utilisation de profilés en aluminium de faible section (matériaux standardisés). La façade principale est encadrée par des pierres de calcaire, qui se trouvent également sur les murs pignons.
Ce volume est caractérisé, en façade, par un auvent[15].
Durant l’hiver 1960, le projet d’une nouvelle loi va avoir d'importantes répercussions sociales. Il s’agit de la « Loi unique[16] », qui consiste en l’augmentation des impôts, et un contrôle plus strict concernant notamment les assurances de chômage et de maladie. C’est à partir de là que la gare sera victime de dégradations.
L'inauguration de la nouvelle gare a eu lieu le , en présence du prince Philippe[4]. Son coût total s'élève à 445 millions d'euros, dont 145 millions à la charge d’Infrabel[17].
La nouvelle gare comporte 9 voies rectilignes. Les voies 1 et 2 sont réservées aux trains vers l'Allemagne; les voies 3 et 4 à ceux vers Bruxelles. Contrairement à l'ancienne gare, les voies qui desservent la ligne Bruxelles-Cologne (50 % des voyageurs) se trouvent du côté du centre urbain, donc plus accessibles pour la majorité des voyageurs.[réf. nécessaire]
On compte 5 quais de 8 mètres de large. Trois quais, d'une longueur de 450 mètres, sont spécialement aménagés pour accueillir les doubles rames des trains Thalys ; les deux autres quais ont quant à eux une longueur de 350 mètres. Tous les quais sont desservis par des escalators et des ascenseurs[18]. Chaque double quai ne comporte qu'une poignée de places assises, sans dossier, qui répondent mal au passage quotidien dans la gare. La structure de l'édifice lui conférait initialement une très mauvaise acoustique qui nuisait fortement à la diffusion des annonces en gare. Le problème a été réglé par des aménagements techniques et les annonces sont aujourd'hui plus claires.
Ouverte à tous vents, la gare protège mal les voyageurs du froid, mais des systèmes ont été mis en place fin 2014 pour maintenir la salle des pas perdus à une température minimale de 12 °C[19].
La nouvelle gare TGV de Liège figure sur toutes les cartes européennes.[réf. nécessaire] Certains[Qui ?] pensaient qu'il eut dès lors mieux valu qu'elle porte un nom connu hors des frontières belges mais qui prenne ses racines dans l’histoire de la région. Et ce d'autant que le mot « Guillemins » ne rappelle quasiment plus aucun souvenir, même aux Liégeois. La difficulté de prononciation du nom pour les non-francophones fut également évoquée.
En , soit un an et demi avant l'inauguration, un rapprochement entre les différents pouvoirs politiques de Liège et des deux Limbourgs faisait pencher la balance vers Liège-Limburg, même si rien n'avait été décidé officiellement[20]. Le groupe Liège Demain qui rassemble des représentants des milieux économiques, sociaux, culturels ou académiques désireux d'améliorer l'image et la notoriété du Pays de Liège, défendaient l'appellation Liège-Charlemagne[réf. souhaitée]. Une discussion sur ce choix de nom est disponible sur le site web du Comité de Quartier Fragnée-Blonden[21].
En termes de fréquentation, c'est la dixième gare du réseau de la SNCB, avec 5 600 000 voyageurs en 2018, soit 17 800 par jour ouvrable[22]. En 2020, la moyenne est de 10 938 par jour ouvrable et près de 6 500 voyageurs les jours de week-end[23].
De nombreux trains[24] desservent les 9 voies[8] de la gare :
De nombreuses lignes d'autobus du réseau TEC Liège-Verviers desservent une gare routière (comportant six quais, de A à F)[25],[26],[27],[28],[29],[30] : 1, 2, 3, 4, 8, 9, 17, 20, 25, 27, 30, 48, 57, 58, 64, 65, 90, 94, 138, 140, 240, 248, 377 et W04.
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En , la ville de Liège devrait être pourvue d'une première ligne de tramway. Elle reliera la place Coronmeuse et le quartier de Bressoux au stade du Standard de Liège, situé à Sclessin ; la gare des Guillemins se trouve sur son tracé[31].
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