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Les BB 12000 sont une série de locomotives électriques à cabine centrale fonctionnant sous courant alternatif monophasé 25 kV-50 Hz selon une technique qui sera reprise par les locomotives de la SNCF.

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BB 12000 (SNCF)
La BB 12125 aux Champs-Élysées en juillet 2003.
Identification
Exploitant(s) SNCF (Fret à la fin)
Désignation BB 12001-12148
Surnom Fers à repasser
Type locomotive électrique
Construction 1954-1961
Constructeur(s) Voir tableau ci-dessous
Nombre 148 locomotives
Période de service de 1954 à 1999
Retrait de 1988 à 1999
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux Bo'Bo'
Écartement standard (1 435 mm)
Captage 2 pantographes
Tension ligne de contact 25 000 V
 Tension moteurs 0,675 kV
Moteurs de traction 4 moteurs SW 435
Puissance continue 2 470 kW
Masse totale 83,4 à 85,6 t
Longueur totale 15,200 m
Vitesse maximale 140 ou 120 km/h

Origines de la série



Genèse du monophasé en France


Après la Seconde Guerre mondiale, la SNCF fait face à une pénurie de charbon, lequel est indispensable à la reconstruction du pays. Or plus de 20 % de la production de charbon français est consommée par les chemins de fer. Le recours massif à la traction diesel n'est pas envisagé à court terme d'autant qu'il faudrait compter sur un carburant importé ; la traction électrique, telle qu'elle était alors utilisée en France (1 500 V continu), offre un meilleur rendement et une utilisation des ressources plus rationnelle mais les dépenses d'installation et de maintenance des lignes électrifiées en 1 500 V ne rendraient l'électrification rentable que sur les lignes très fréquentées[1].

Le courant alternatif à fréquence industrielle (50 Hz) avait déjà été essayé en Europe et en Amérique dès le début du XXe siècle. Il a comme avantage d'être facile à produire, à distribuer, et génère moins de pertes que le courant continu ; malheureusement, avant les années 1940, la technologie de l'époque rendait extrêmement difficile de réaliser des moteurs de locomotives fonctionnant directement à la fréquence de 50 Hz et les équipements susceptibles de convertir le courant à bord des locomotives étaient très volumineux et peu fiables[1]. Un certain nombre de pays européens, dont l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, la Norvège et la Suède, ont adopté le courant alternatif monophasé à 15 kV à 16 23 Hz (un tiers de la fréquence standard), ce qui permet l'emploi de moteurs directs[1]. Dès 1943, l'ingénieur Louis Armand est convaincu que les progrès de l'électrotechnique permettent une utilisation viable du courant alternatif monophasé 25 kV-50 Hz[1].

À partir de 1944, des essais de courant monophasé 20 kV 50 Hz ou 25 kV 50 Hz ont été menés sur une partie de la ligne d'Aix-les-Bains-Le Revard à Annemasse[2].


La conception des « fers à repasser »


À la suite de l'expérimentation de la traction par courant à fréquence industrielle (50 Hz) en Haute-Savoie, la SNCF décida d'électrifier de la sorte une zone plus vaste, comportant un trafic intense à longue distance, mais qui ne serait pas une des lignes de prestige de la SNCF, prudence oblige. En 1952, le choix le plus logique se porta sur la transversale nord-est (ligne Valenciennes-Thionville) : une ligne au profil accidenté qui avait un des taux de consommation de charbon au kilomètre les plus élevés du pays (975 t)[1].

Les quatre séries regroupées sous l’appellation de « fers à repasser » constituent la première génération de machines de ce type ; il s'agit des BB 12000, BB 13000, CC 14000 et CC 14100[3]. La SNCF a demandé à différentes sociétés de développer différents systèmes de motorisation pour ces 4 machines, afin d'évaluer laquelle serait la meilleure. Les BB 12000 et 13000 sont des locomotives mixtes capables de remorquer des trains de voyageurs rapides et des trains de marchandises ; les CC 14000 et 14100 sont réservées aux trains de marchandises lourds et lents, appelés trains du régime ordinaire (R.O.)[1].


Châssis, bogies et transmission

Aspect extérieur d'une BB 12000.
Aspect extérieur d'une BB 12000.

La partie mécanique des BB 12000 et 13000 est quasiment identique ; elle possède des bogies proches de ceux des BB 9003-9004 ; les capots moteurs sont conçus pour être facilement démontables, ce qui facilite l'entretien par rapport aux locomotives électriques conventionnelles ; la suspension entre le châssis et les bogies est une suspension à bielles pendulaires et barres de traction fixées sous les traverses de tête, ce qui garantissait une bonne adhérence et combattait le cabrage au démarrage. La transmission entre les moteurs de traction et les essieux est une transmission « Jacquemin » par arbre creux à joints de cardan.


Cabine

Cabine.
Cabine.

Ces locomotives à monocabine centrale flanquée de deux capots moteurs doivent leur surnom de « fers à repasser[4] » à leur profil caractéristique. Certains cheminots les appelaient « coupe-jambon » à cause de leur manipulateur de traction en forme de disque de coupe jambon.


Moteurs et redresseurs

La BB 12000, étudiée par Schneider-Westinghouse, utilise le procédé suivant : le monophasé 25 000 V 50 Hz capté par le pantographe est gradué en tension par un auto-transformateur, avant d'attaquer le transformateur principal qui abaisse la tension jusqu'à 750 V. Le courant est ensuite redressé par un pont à 4 ignitrons, pour enfin alimenter les 4 moteurs de traction à courant continu. Les BB 12134 à BB 12148 ont reçu de construction des redresseurs au silicium. Cette chaîne électrique apportait l'avantage supplémentaire d'un anti-patinage : si un essieu venait à patiner, le couple du moteur série concerné baissait, favorisant un retour à l'adhérence.


Mise en service


Lors d'essais publics, une BB 12000 a démarré un train de 2 145 tonnes en rampe de 11 pour 1 000. Plus tard, presque toutes les machines ont vu leurs ignitrons remplacés par des redresseurs au silicium, augmentant encore leurs performances déjà excellentes. Chaque machine de la série a effectué en moyenne 5 millions de kilomètres avant la mise à la retraite. Le système d'alimentation a été ensuite utilisé sur les machines monophasées de génération suivantes : BB 16000, BB 16500, BB 17000

Elles furent construites à 148 exemplaires de 1954 à 1961[4] pour la SNCF à partir de 1954[4].

La Société nationale des chemins de fer luxembourgeois en reçut 20, techniquement identiques, les CFL série 3600 (en).


Livrées


BB 13000 en livrée bleue.
BB 13000 en livrée bleue.

La livrée d'origine des « fers à repasser » SNCF employait deux tons de bleu ; celle des locomotives luxembourgeoises employait probablement les mêmes teintes avec des plaques rouges.

La SNCF modifia[Quand ?] la livrée des « fers à repasser » en appliquant une teinte verte avec des zones de visibilité jaunes sur les nez ainsi que près des cabines.


Constructeurs - dates de commande et de livraison


Série Nombre Commande Constructeurs Date de livraison
BB-12001 à 12005 5 13/08/1952 SFAC[5] - SW[6] 1954-1955
BB-12006 à 12014 9 23/01/1954 SFAC - SW 1955-1956
BB-12015 à 12034 20 22/04/1955 SFAC - SW 1956-1957
BB-12035 à 12052 18 22/04/1955 Alsthom[7] - SW 1957-1958
BB-12053 à 12064 12 15/12/1955 Alsthom - SW 1958
BB-12065 à 12104 40 15/12/1955 SFAC - SW - Jeumont 1957-1960
BB-12105 à 12113 9 9/05/1956 SFAC - SW - Jeumont 1958
BB-12114 à 12148[8] 35 3/11/1958 SFAC - SW - Jeumont 1960-1961

Service


Elles sont entrées en service en premier sur la transversale nord-est[4] (ligne Valenciennes-Thionville) à l'occasion de son électrification en courant industriel (25 kV, 50 Hz), aussi bien sur des trains de voyageurs (omnibus, express) que des trains de marchandises.

Les diverses électrifications du Nord-Est leur ont valu de voir leur domaine s'élargir progressivement ; mais l'arrivée de machines plus modernes et plus aptes à la vitesse (BB 16500 et surtout BB 16000) a restreint leur activité à la traction des trains de marchandises.

Leur remarquable conception, ainsi que la bonne tenue du fret à la fin des années 1990 leur a permis de voir leur carrière allongée. Les dernières machines de cette série ont en effet été radiées en janvier 2000.


Remarques particulières



Lignes assurées


(liste non exhaustive)


Dépôts titulaires



Machines conservées (2022)


BB 12004 à Ascq.
BB 12004 à Ascq.
BB 12125 de la Cité du train.
BB 12125 de la Cité du train.

Modélisme


BB 12061 de Hornby-AcHO.
BB 12061 de Hornby-AcHO.

Cette locomotive a été reproduite à l'échelle HO par les firmes SMCF, HOrnby-AcHO, Jouef, Fleischmann, Lemaco, Märklin et Trix. HOrnby-AcHO Meccano avait reproduit la BB 12061 "Valenciennes-Thionville", d'abord en livrée bleue en 1963 (référence 6390), puis en livrée verte (référence 6391).

A l'échelle N, Guarniero a fabriqué en 2012 cette série de machines en simultané avec les BB 13000. Les modèles étaient en laiton et disponibles en de multiples variantes. L'artisan Gillkit proposait des modèles en kit métal à assembler et à peindre.

En O, elles ont été reproduites par Hornby (train jouet) et Lemaco en modèles haut de gamme en laiton.


Galerie Photos



Notes et références


  1. Pascal Dumont, « Préambule : L'aventure du 50 Hz », Le Train - Hors série « Les « fers à repasser » : les locomotives BB 12000, BB 13000, CC 14000, CC 14100 », , p. 6-9 (ISSN 1267-5008).
  2. Revue de l'AFAC no 393, 1988-6, pages 261 à 266, Tableau chronologique de l'électrification du réseau SNCF.
  3. Georges Mathieu, Le matériel moteur de la SNCF, Éditions La Vie du Rail.
  4. André Papazian, Encyclopédie du train, volume 1, locomotives & automotrices, éditions E.T.A.I.
  5. Société des Forges et Ateliers du Creusot.
  6. Schneider - Westinghouse.
  7. Devenu Alstom aujourd'hui.
  8. La 12147 a été construite par le consortium MTE réunissant SFAC, SW et Jeumont.
  9. Pascal Dumont, « La vie des BB 12000 », Le Train - Hors série « Les « fers à repasser » : les locomotives BB 12000, BB 13000, CC 14000, CC 14100 », , p. 36 (ISSN 1267-5008).
  10. Sébastien Croës, BB-12125 | Cité du Train | Mulhouse | France, (lire en ligne).
  11. « Photos. La locomotive BB 12035 a définitivement quitté Pontarlier », sur www.estrepublicain.fr (consulté le ).

Bibliographie



Voir aussi


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На других языках


[de] SNCF BB 12000

Die BB 12000 war die erste französische Serien-Elektrolokomotivbaureihe für das Wechselstromsystem 25 kV/50 Hz. Alle vorherigen französischen Elektrolokomotiven waren mit Gleichstrom betrieben worden.

[en] SNCF Class BB 12000

The SNCF Class BB 12000 were electric locomotives operated by SNCF, the French railway operator. The first examples arrived on the railway in 1953, operating on the 25 kV 50 Hz line to the coal mines of the Houillères de Lorraine in the north-east of France.[1]
- [fr] BB 12000



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